Noël 2016

Crèche de la Madeleine, Noël 2016. Photo Anna Sobolewska © Samuel Yal

À Noël, tout redevient possible.
Un avenir s’ouvre à nous.
Le Christ, nouvel Adam, nous fait revivre la beauté de la Création, cette création primordiale où Dieu façonna l’homme à son image en modelant de la glaise.
Ici, point de glaise, mais de la cire.
La cire, choisie par l’artiste provient des cierges brûlés à l’église, signes de la prière des hommes, des femmes, des enfants, cette pâte humaine pétrie par Dieu depuis l’origine du monde.
Ainsi naît la vie humaine voulue, créée par Dieu.
Ce geste créateur, les artistes l’ont suggéré par une main. Une main qui, sur les mosaïques byzantines, soulève le ciel pour dévoiler au monde, les splendeurs de l’œuvre de Dieu.
La main de Dieu est relayée ici par celles des hommes appelés à poursuivre la création divine: mains d’enfants, d’adultes ou de vieillards.
Tous, nous sommes appelés à participer à l’œuvre
créatrice de Dieu. Tous, nous recevons la mission de faire advenir
la présence du Fils de Dieu dans notre monde.

Bruno HORAIST

La dévotion à la Nativité a pris très tôt la forme de représentations. La plus connue est celle que François d’Assise conçut pour la messe de Noël 1223, à Greccio, en Ombrie. Il reconstitua de manière très parlante l’humble cadre dans lequel le Sauveur était venu sur terre. Dans une grotte, il disposa une crèche garnie de foin et amena un bœuf et un âne véritables. Mais il n’y avait aucune représentation : ni de Jésus, ni de Marie, ni de Joseph. Pour François, Jésus-Christ était présent dans l’eucharistie que l’on célébrait. Depuis la première crèche, d’autres représentations ont été mises en place. Leur esthétique a évolué au cours des siècles. De nos jours, leur style souvent dépouillé conduit le regard intérieur à l’essentiel : le mystère de Dieu se faisant homme. Chacune de ces crèches, comme celle de Samuel Yal, révèle le message de Noël à l’homme d’aujourd’hui.

Bruno Horaist, curé de la Paroisse de la Madeleine à Paris.

[I 2017]